février 10, 2007

 

Moscou J-17

Il ne fait pas très bon être étudiant étranger en Russie...

Extrait de la revue de presse de Courrier International, le 23 Octobre 2006, Philippe Randrianarimanana:

RUSSIEL'Etat de droit en faillite

Si les meurtres de journalistes, d'hommes politiques, de banquiers ou d'étrangers ne forment qu'une petite partie de la criminalité en Russie, les défaillances, voire les complaisances de la justice dans ces affaires sont flagrantes. La presse russe décrit un pays où personne n'est vraiment à l'abri.

"Le niveau croissant de la criminalité et du nombre de verdicts bizarres et étrangement cléments ne font que renforcer le sentiment d'injustice au sein de la société russe", constate Vedomosti dans un éditorial. Le journal des affaires russe réagit à la décision d'une cour d'assises de Saint-Pétersbourg concernant le meurtre dans cette ville de Vu An Tuan, un étudiant vietnamien, le 13 octobre 2004, par de jeunes nationalistes russes. Or, comme ce fut le cas dans de nombreux autres procès de ce type en Russie, les jurés ont fait preuve d'une clémence affligeante en acquittant les accusés. Les cours d'assises russes ne reconnaissent presque jamais le caractère raciste de ce genre de crimes.

Ce fut aussi le cas dans l'affaire de l'agression d'une famille tadjike en février 2004 par une bande d'adolescents russes. Les agresseurs furent qualifiés de simples "hooligans", et aucun ne fut condamné pour la mort d'une fillette de 9 ans. De même, les quatre inculpés du meurtre d'un étudiant congolais en septembre 2005 ont été relaxés par les jurés.

Pour la chroniqueuse de Gazeta, Evguenia Sineva, les jurés qui se prononcés dans le meurtre de l'étudiant vietnamien ont réagi avec empathie à l'égard des "garçons qui se trouvaient sur le banc des accusés, et qui, bons ou mauvais, étaient avant tout les nôtres". [...]

Dans les colonnes de l'Ejenedelny Journal, la journaliste Ioulia Latynina revient pour sa part sur l'assassinat de sa consœur de la Novaïa Gazeta, Anna Politkovskaïa, "tuée en mission dangereuse", selon le jargon de la profession, alors que le meurtre a eu lieu dans l'immeuble où elle habitait à Moscou. C'est que, "sous la direction de Poutine, la Russie entière s'est transformée sans qu'on s'en aperçoive en zone dangereuse".

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